FRÉDÉRIC CHOPIN ET SAINT-CRÉPIN
Retour à Chopin
Une surprenante et incontestable découverte
Les années 1980
Durant ces années, M. Gabriel Ladaique (1925- 2014), professeur universitaire vivant en Lorraine, rédigeait une thèse sur « Les ancêtres lorrains de Frédéric Chopin ». Lors de ses recherches dans les archives de sa région, le professeur a découvert dans les documents existants un acte de mariage inattendu, celui de « François Chapin fils de feu Anthoine Chapin de Saint-Crépin diocèse d’Ambrun…et Catherine Oudot…de la paroisse de Xirocourt… »
Désireux de connaître le lieu de naissance dudit François Chapin, il se rend dans les Hautes-Alpes. Aux Archives départementales à Gap, il rencontre Mme Playoust conservatrice qui s’engage à faire quelques recherches sur ces personnes, mais elle ne parviendra pas à préciser qui est Antoine père de François Chapin ? en raison de la destruction de l’état civil, » lors du brûlement des archives par le Duc de Savoie en 1692 « . Le professeur Ladaique se rend ensuite à Saint-Crépin. Il rencontre le maire Alexis Barthélemy qui le conduit aux Chapins. Il s’entretient avec Noël, dernier de la lignée Chapin résidant au hameau. Gabriel Ladaique est frappé par la ressemblance de Noël avec Frédéric Chopin selon les portraits connus. Il remet au maire une copie de son mémoire provisoire qui sera édité plus tard sous le titre éponyme. Durant l’été Alexis contacte Jean Combe pour commenter le texte. Tels sont les faits à l’origine de cette surprenante et incontestable découverte : les ancêtres de Frédéric Chopin sont natifs de Saint-Crépin.
Par l’intermédiaire de « la Cordée », association culturelle locale, et avec l’accord du maire Colette et Jean Combe décident d’informer la population et les touristes par une petite exposition tenue dans la salle de catéchisme (actuel bureau du secrétariat de Mairie).
A la même époque Jean Combe qui travaille à la généalogie de sa grand-mère maternelle, Honorine Chapin, parvient à remonter jusqu’à Jacques Chapin fils de Jacques. Mais, comme pour Antoine Chapin, il ne peut poursuivre ses investigations.
Les années 1990
Retraité en 1992, Jean Combe va étudier systématiquement les registres des notaires du canton de Guillestre et des documents privés concernant les hameaux Saint-Crépinois. Par ailleurs Mme Playoust lui permet de consulter ses propres recherches. Ce long travail finit par aboutir à la veille du 21e siècle. Jean Combe peut enfin attester que Jacques Chapin est fils de Chaffrey Chapin et Marie David de Vars et qu’il a deux frères Antoine et Jean. Donc Honorine et Frédéric Chopin ont un ancêtre commun : Chaffrey Chapin (Vers 1610-1670)
Ceci justifie bien une deuxième exposition et 1999 correspond aux 150 ans de la mort de Frédéric Chopin ! Tout le canton est informé ; le programme est chargé : des promenades découvertes au hameau des Chapins, une Fantaisie théâtrale « Chapin ou Chopin ? » en 12 tableaux, création de l’atelier-théâtre du lycée Bristol de Cannes et de l’association « Les Genévriers » de Saint-Crépin, dirigée par Gilbert Combe, un concert Chopin dans l’église, des peintres dans les rues, une exposition « Saint-Crépin en fête avec Chopin ». En plus des détails sur la généalogie et la vie de l’artiste polonais, l’exposition porte sur l’année 1849 dans le canton de Guillestre, en France, en Pologne, en Europe. Un opuscule en noir et blanc édité par « les Genévriers » résume les différents panneaux.
Les Années 2000
Au début des années 2000, Piotr Myslakowski écrivain polonais prend contact avec Jean Combe qui l’invite. Visites du village et de ses hameaux au levant, photos, notes. Les échanges par Email durent 1 an ½. À la demande de l’écrivain Jean fournit renseignements et documents. Un livre est édité en Pologne sous le titre «Rodzina ojca Chopina ». Quelques pages écrites en français sont de Jean Combe.
En 2010, le monde entier célèbre « le bicentenaire Chopin ». Saint-Crépin ne peut faire autrement que d’y participer. L’exposition « Des Chapins à Chopin » organisée par « Le Pays Guillestrin » porte sur Frédéric Chopin, né d’un père lorrain et d’une mère polonaise. La présentation retrace aussi le parcours de deux émigrants, Antoine et son fils François ses ancêtres, partis des Chapins en 1684 pour les Vosges. Quelques faits s’ajoutent au contexte historique de la généalogie. Un opuscule tout en couleur, édité par le Pays Guillestrin, résume les faits. Durant l’été l’exposition est présentée et commentée dans toutes les communes du canton de Guillestre, lesquelles organisent avec l’Association « Arts et musique en montagne » de nombreux concerts dans les églises. Une plaque est scellée au hameau des Chapins en présence des autorités. Des conférences sont faites à cette occasion..
La volonté constante de faire connaître les origines Saint-Crépinoises du grand musicien, le travail que cela a nécessité sur plus de 20 ans, les divers contacts qui ont été pris avec les Polonais de Paris, Varsovie et ailleurs, peuvent expliquer la volonté du Président de la République Polonaise d’élever Jean Combe au grade de Chevalier de l’ordre du mérite. La cérémonie officielle de la remise des médailles par Monsieur l’ambassadeur de Pologne à 12 personnalités a eu lieu le 18 mars 2015 à Paris dans le salon d’honneur de sa résidence. L’accueil fut chaleureux et convivial, l’ambiance cordiale, les « décorés » et leurs proches honorés et émus. L’amitié franco-polonaise régnait.
Jean Combe tient à remercier les membres des associations « Les Genévriers » et « Le Pays Guillestrin » pour leur soutien et leur disponibilité lors des diverses manifestations culturelles mettant en valeur « la surprenante et incontestable découverte ».
Colette Queyras-Combe
Transcription de l’acte de mariage
L’an mil sept cents cinq, le vingtième jour du mois de Janvier, après avoir publié cy devant trois bans au prosne de la messe paroisiale le 6me le 11me et le 18me du courans, Entre François Chapin fils de feu Anthoine Chapin de St Crespin diocèse d’Ambrun d’une part, et Catherine Oudot, fille de Demenge Oudot et de feu Claude Verger, Ses père et mère de la paroisse de Xirocourt d’autre part, et semblable publication faite par M.re P. Marchand curé dud. Xirocourt, suivant qu’il conste par son certifficat cy datté du dix-huit du courans, je soussigné Claude Poirson prestre et Curé de Romont et St Maurice en conséquence de la permission de Nostre Seigneur Evesque, en datte du vintème décembre dernier, ay reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte Eglise en présence du Sr. Jean de Longin, Seigneur de Vraycourt et de Dominique Bagrel maire aud. Romont et de Jean Bagrel son frère deux habitants dud. lieu qui se sont soubsignés avec moy ; et led. François Chapin et Catherine Oudot ayant fait leur marque pour n’avoir l’usage d’escrire.
Marque du Marié De Longin Nicolas de France
Marque de la mariée Beau-frère à la mariée
Dominique Bagrel J. Bagrel C. Poirson Curé de Romont